Historique de la profession



Depuis l'Antiquité

Historiquement, la profession de sage-femme a été une des rares dominées par des praticiennes.

En Egypte, l'obstétrique, partie intégrante de la médecine, conserva longtemps un caractère sacré. Dès les premières dynasties, elle est pratiquée par des sages-femmes, qui sont également prêtresses.

Religieux et attachés à la tradition, les Egyptiens attribuèrent toujours à la médecine et à l'obstétrique le caractère magique des origines, mais elles perdirent peu à peu leur caractère sacerdotal. Une médecine laïque, dégagée d'un contexte religieux, se forme.

C'est dans les temples qu'initialement la médecine et l'Obstétrique furent enseignées. A ceux-ci furent annexés assez tardivement les Maisons de Vie (Memphis, Abidos...). Ces maisons étaient les centres d'enseignement des études religieuses, magiques, médicales, astronomiques, astrologiques et scriptorium. 

En Grèce antique, cette discipline a atteint un progrès sans précédant dans le monde d'alors.

Peu à peu dégagée des contraintes religieuses, "l'obstétricie" amorça son évolution. Les sages-femmes, médecins des femmes et des enfants, abandonnent progressivement les pratiques magiques. Elles vont, avec une recherche plus raisonnée des phénomènes de la parturition, participer scientifiquement à son développement. Excellentes cliniciennes, elles savent observer les symptômes et l'évolution des cas qui se présentent à elles, établir un diagnostic plus précis, prescrire un traitement mieux approprié et le moins néfaste, et reconnaître le danger de certaines méthodes.

A Sparte comme à Athènes, les femmes sont soignées par les sages-femmes qui doivent être de naissance libre. Ce sont des "personnes respectables".

 

Moyen Âge et Renaissance

Dans le haut Moyen-Age, après l'effondrement de l'empire romain, se déchaine dans notre pays la barbarie.

L'art médical n'échappe pas à ces nouvelles règles. Dans les monastères fondés dès le Vème siècle, sont conservés quelques rudiments de médecine et d'apothicairerie. L'art des accouchements subit la même détérioration.

L'ambivalence de la profession, exercée de façon minoritaire par des femmes formées et très majoritairement par des femmes sans aucune connaissance théorique (souvent désignées par le terme matrone), perdure pendant tout le Moyen Âge et l'Époque moderne en Europe occidentale.

Au Moyen Age, bon nombre de sages-femmes furent persécutées par l’inquisition. Les sages-femmes étaient généralement des femmes issues de milieux populaires, qui portaient assistance aux paysannes au moment de leur accouchement. Ayant accumulé des connaissances empiriques sur le corps, les plantes médicinales, la prévention et la guérison des maladies, elles furent considérées comme des sorcières par le pouvoir religieux. En 1484, le pape Innocent VIII formula dans son Malleus Maleficarum une déclaration officielle contre le crime de sorcellerie.

lles furent non seulement accusées d’empoisonner, de tuer et de conspirer, mais également d’aider et de guérir étant donné que leurs traitements « magiques », même bénéfiques, interféraient avec la volonté de Dieu.

Il faut attendre 1757, qu'une sage-femme devenue célèbre, Madame Le Boursier du Coudray, jette un cri d'alarme et se fasse entendre par un appel à plus d'humanité.

 

Le tournant du XVII siècle et l'époque contemporaine

Au 17ème siècle, Madame LA CHAPELLE, consciente de la carence dramatique des matrones, s'emploie à enseigner celles-ci en faisant son tour de France.

C'est en 1660 que la communauté des Sages-Femmes est officiellement reconnue. Elle est agréée à la corporation des chirurgiens. Une grande mutation de la profession s'opère à partir de cette date.

L'enseignement se structure. Son programme est résolument obstétrical et médical.

Madame du Coudray, sage-femme du XVIIIème siècle, d'une compétence professionnelle remarquable, va bouleverser l'enseignement de l'obstétrique pour le bien-être des femmes et des enfants.

Elle formera ainsi sur le territoire français plus de 3000 matrones et chirurgiens en 25 ans et deviendra le premier pédagogue de l'obstétrique.

En 1806, Napoléon, crée la Chaire d'Obstétrique, qui sera la première spécialité médicale. Le premier titulaire en sera BAUDELOCQUE, qui aura la charge de former médecins et sages-femmes.

Dès 1807, la durée des études passe de 6 mois à 1 an puis à 2 ans en 1892.

 

L'évolution de la formation

Depuis Madame DU COUDRAY, l'enseignement des sages-femmes n'a cessé de se perfectionner et de s'adapter à l'évolution des connaissances des sciences médicales.

Ainsi, les programmes ont été changés à de multiples reprises et le niveau de recrutement s'est, au fil du temps, adapté aux besoins de formation et aux capacités requises pour exercer.

Une grande réforme intervient en 1986. L'arrêté du 27 décembre 1985 fixe la durée des études à quatre ans avec la réalisation d'un mémoire de fin d'études.

Un nouveau pas a été fait en 2002 : pour accéder à la formation de sage-femme, les étudiants doivent, au même titre que les médecins et les chirurgiens dentistes, avoir validé l'examen classant de fin de première année (PCEM1). Un dernier pas est enfin fait par la réforme des études de santé intervenue en 2009 créant la première année des études communes de santé (PAES).

 

Source : www.ordre-sages-femmes.fr


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